Ici vit la Reine de l’Aiguille
« La vie est comme une étoffe brodée
» On peut aussi, au point de vue qui nous occupe, comparer la vie à une étoffe brodée dont chacun ne verrait, dans la première moitié de son existence, que l’endroit, et, dans la seconde, que l’envers, ce dernier côté est moins beau, mais plus instructif, car il permet de reconnaître l’enchaînement des fils. »
Arthur Schopenhauer.
« Avec la broderie, j’efface tous mes soucis.
En brodant, j’évite plein de médicaments.
Avec la broderie, j’oublie les tracas de la vie.
En brodant, je ne perds pas mon temps.
Et autour de moi, je fais des contents.
Avec la broderie, j’enjolive ma vie. »
Monique Roy-Brodeur
Des mains qui créent, sont des mains qui pensent.
Alors continuez à faire penser vos mains !
La broderie est une récréation de l’esprit
Depuis longtemps, vous l’aviez deviné, dans l’art du fil et de l’aiguille, Arachné est la Reine.
Oui, Arachné est la Reine de l’Aiguille et elle vit ici même, c’est son royaume, le royaume où le temps qui s’oublie est infini, qui regorge d’imagination, de couleurs, de fils, de toiles, de diagrammes venus des quatre coins du monde.
Dans son royaume, la Reine de l’Aiguille, rêve, s’évade de fil en aiguille, elle crée et brode.
Dans son royaume, l’ennui n’existe pas car il ne se passe pas un jour sans que ses doigts ne s’affairent à manier l’aiguille, pas un jour sans point de croix, pas un jour sans qu’elle n’ait un nouveau projet à broder.
Du matin au soir, du soir au matin, Arachné brode sans relâche.
Suspendue à son fil de création, la Reine de l’Aiguille ne voit pas le temps qui s’égrène et qui passe.
Avec son aiguille, chaque petit point de croix ajouté à sa toile est pour elle une avancée victorieuse vers une nouvelle œuvre de son art.
Sous ces doigts, le tissu prend vie et raconte une histoire, une émotion.
Dans son royaume, de fils et d’aiguilles, Arachné, se sent invincible.
Arachné est la Reine de l’Aiguille et elle vit ici.
Je suis la reine de l’Aiguille,
Je vis ici,
Dans mon royaume de fils,
Les aiguilles dansent sous mes doigts,
Ainsi, je brode, je crée, je m’évade,
Je suis la reine de l’Aiguille.
Je vis ici.
C B
La brodeuse
Sous la coiffe opaline s’évasent en douceur
Des fils de lumière aux reflets irisés.
Posée, sur l’acajou précieux d’une petite table,
Tendue à l’extrême dans des cerceaux de bois,
Une blanche batiste ceinturée de dentelle,
Dévoile pudiquement sa fantaisie de points.
Délicatement brodées sur le cœur de la toile,
Deux initiales aux jambages élégants et racés
S’enlacent et s’élancent en arabesques fines.
Retenue prisonnière dans un fil de l’ouvrage,
Une aiguille minuscule, à la langue effilée,
Entame le serpentin d’un filet ajouré,
Ciselé sur la pureté du lin du délicat mouchoir.
Sous la voûte neigeuse de ses cheveux soyeux,
La tendresse infinie de ses yeux occultée,
Je crois bien que ma grand-mère sommeille.
Alors, sans mot dire, je m’approche et me risque,
À broder de mes lèvres sur la peau de sa main d’artiste,
Le tracé d’un baiser parfumé de mon amour pour elle.
Marybé Dom
Ici vit la reine de l’aiguille.
Toile brodée en 2022 d’après un diagramme d’Isabelle Vautier
Commentaires
Je te fais parvenir ce message pour te féliciter de la mise en ligne de ce blog plein de finesse et créativité.
Bon vent à toi dans cette entreprise.
Cordialement