Rien ne sert de courir

Grille point de croix offerte par Arachné
Retranscription d’une grille ancienne « Wolf et Dupeyron »

Le Lièvre et la Tortue

Dans cette fable, Jean de La Fontaine met en scène un lièvre et une tortue qui décident de faire la course.
Le lièvre, sûr de sa rapidité, laisse tellement d’avance à la tortue avant de s’élancer qu’il perd finalement la course.
La morale de l’histoire est qu’une trop grande confiance en soi peut se révéler néfaste, qu’il ne faut jamais sous-estimer son adversaire, ni se montrer trop prétentieux.
Cette morale de la fable de Jean de La Fontaine est clairement placée au début de la fable.

Le Lièvre et la Tortue

Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
« Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point
Sitôt que moi ce but.  —  Sitôt ? Êtes-vous sage ?
  Repartit l’animal léger.
  Ma commère, il vous faut purger
  Avec quatre grains d’ellébore.
  —  Sage ou non, je parie encore. »
  Ainsi fut fait : et de tous deux
  On mit près du but les enjeux :
  Savoir quoi, ce n’est pas l’affaire,
  Ni de quel juge l’on convint.
Notre Lièvre n’avait que quatre pas à faire ;
J’entends de ceux qu’il fait lorsque prêt d’être atteint
Il s’éloigne des chiens, les renvoie aux calendes,
  Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
  Pour dormir, et pour écouter
D’où vient le vent, il laisse la Tortue
  Aller son train de sénateur.
  Elle part, elle s’évertue ;
  Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire,
  Tient la gageure à peu de gloire,
  Croit qu’il y va de son honneur
De partir tard. Il broute, il se repose,
  Il s’amuse à toute autre chose
 Qu’à la gageure. À la fin quand il vit
Que l’autre touchait presque au bout de la carrière,
Il partit comme un trait ; mais les élans qu’il fit
Furent vains : la Tortue arriva la première.
« Eh bien ! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
  De quoi vous sert votre vitesse ?
  Moi, l’emporter ! et que serait-ce
  Si vous portiez une maison ? »

Jean de la Fontaine, Fables,  Livre VI, 10

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